#268 L’attribution des cyber-attaques ? [podcast NoLimitSecu 6 octobre 2019]

06 octobre 2019

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Marc-Antoine LEDIEU – Avocat et RSSI

#268 L'attribution des cyber attaques [podcast NoLimitSecu]

L’attribution des cyber-attaques ???

De quoi parle-t-on ?

[mis à jour le 6 janvier 2020] Voici l’URL de la page web du site NoLimitSecu pour accéder à cet épisode de podcast sur l’attribution (possible ou non) des cyber attaques : https://www.nolimitsecu.fr/attribution/

Que l’on soit un Etat, ou une entreprise, si l’on est attaqué, il peut être utile (voire nécessaire) de savoir « qui » se cache derrière cet acte d’agression dans le cyber espace !

Pour un Etat, l’attribution d’une cyber attaque permettra de prendre (ou pas) d’éventuelles mesures de rétorsion.

[mise à jour du 5 février 2021 : sur ce point, voir l’annonce des mesures de rétorsions des Etats-Unis après la cyber-attaque SolarWinds.

Pour une entreprise, l’attribution d’une cyber attaque devrait permettre (on peut rêver) de lancer des poursuites judiciaires contre l’attaquant, que le « but » de l’attaque (ou Effet Final Recherché en jargon cyber) soit de l’espionnage ou du racket via un ransomware.

Je vous rappelle que les personnes privées ne sont pas en France autorisées à « riposter » à une cyber attaque par une cyber attaque.

Le « hack-back » semble clairement hors-la-loi en France. C’est en tout cas la position officielle de l’ANSSI (allez écouter l’épisode de No Limit Secu sur ce sujet précis).

L’attribution des cyber-attaques ???

Le problème est à la fois technique et politique.

Il semble (selon ce qu’en disent l’invité et les contributeurs NoLimitSecu) qu’il soit IMPOSSIBLE de déterminer techniquement  de manière objective « à qui » attribuer une cyber-attaque.

Hélas, il ne suffit pas d’évoquer le problème du « spoofing » (usurpation de l’adresse IP source) pour comprendre que les attaquants peuvent facilement « tromper » ceux qui investiguent sur l’origine géographique d’une cyber attaque.

Hé oui : un serveur peut avoir fait l’objet d’une compromission préalable et se trouver – malgré lui – au centre des accusations.

Pourtant, ce n’est pas forcément ce serveur (ni son « opérateur ») qui peuvent être tenus pour véritablement auteur (ou responsable) de l’attaque identifiée.

C’est en cela que la technique dite du « rebond » (de serveur en serveur) pose un problème d’attribution sur l’origine réelle de l’attaque…

Et quand bien même « on » serait en mesure d’identifier l’adresse IP source de l’attaque, qui se cache derrière :

  • un Etat (comme la Corée du Nord, apparemment très en pointe pour l’utilisation de ransomware…) ?
  • un particulier pirate (aux motivations variées) ?
  • une personne privée agissant (spontanément ?) pour compte d’un Etat, comme cela semble souvent le cas pour des attaques provenant de Russie ?
  • une mafia organisée dans le seul but de rançonner des victimes ?

L’attribution des cyber-attaques ???

Hors épisode NoLimitSecu, et parce qu’on me demande pas mal d’intervenir sur ce sujet depuis quelques temps, vous trouverez dans le slider ci-dessous quelques éléments de réflexion.

Mais si vous voulez vraiment savoir, il faut aller écouter le podcast, ne serait-ce que pour écouter l’avis éclairé de Ronan Mouchoux, chercheur en threat intelligence, invité de l’épisode.

Marc-Antoine Ledieu

Avocat à la cour

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